La responsabilité, la victime et la culpabilité
Posté le 16/11/2020
En introduction de ce thème tellement important dans un processus de changement, un petit conte zen:
- "Si quelqu'un te tend un cadeau et que tu ne l'acceptes pas, à qui appartient le cadeau ?" demanda le samouraï.
- "A celui qui a essayé de le donner" répondit un des disciples.
- "Cela vaut aussi pour l'envie, la rage, et les insultes" dit le Maître.
"Lorsqu'elles ne sont pas acceptées, elles appartiennent toujours à celui qui les porte dans son coeur."
Et une citation d'Alice Miller:
"La confrontation avec sa propre histoire non seulement permet d'ouvrir les yeux sur l'enfant tel qu'il continue d'exister en chacun de nous, mais réduit aussi le blocage de la pensée et de la sensibilité en général."
La responsabilité, la victime, la culpabilité
La responsabilité quant à ce que l'on vit, ce que l'on est, est très importante dans un processus de réparation.
Un enfant peut véritablement être victime de son entourage du fait de sa dépendance, de son incapacité à satisfaire ses besoins primaires d'affection, de sécurité, de nourritures symboliques et énergétiques. En revanche, un adulte ne peut revendiquer ce même statut de victime auprès de son entourage. Je ne parle pas des événements non souhaités comme un accident de voiture, même si je considère que nous avons toujours une part de responsabilité dans ce que l'on vit, due aux plans ancestral / karmique et astral.
Si l’adulte revendique un statut de victime, c'est que c'est l'enfant en lui continue d'attendre la reconnaissance de son préjudice et la réparation de ce qu'il estime avoir subi.
Un état adulte correspond normalement à un état d'autonomie affective, de prise en charge de son enfant intérieur et de ses besoins affectifs, et donc à une posture de responsabilité quant à ses émotions. Ainsi un adulte ne pourra pas accuser l'autre de le blesser, de le mettre en colère, etc.
La responsabilité n'est pas la culpabilité
Il y a deux responsabilités :
-
celle de la justice - être coupable,
-
et celle du sentiment de culpabilité - se sentir coupable.
Responsabilité et culpabilité peuvent s'associer bien sûr.
La responsabilité selon la justice
La justice des hommes fait la distinction concernant l'intention. C'est-à-dire que je peux être considéré comme responsable d'un événement, mais pas coupable car je ne l'ai pas souhaité. Par exemple : j'ai commis un accident de voiture parce que je me suis endormi au volant ; je suis donc responsable de la perte du contrôle de mon véhicule mais pas coupable par l'absence d'intentionnalité.
Le Petit Larousse dit qu'être coupable, c'est être à l'origine d'une faute, d'un mal. Donc il y a l'intention de nuire.
La responsabilité par sentiment de culpabilité
J'ai pu constaté dans ma pratique qu'il est souvent difficile d'accepter de ne plus se sentir coupable. On peut se sentir coupable alors qu’on n’est pas responsable directement. Et on refait alors le film : « et si....et si...et si... ». Et si j'avais pu empêcher cela d'arriver ! Comme une mère qui se sent coupable de n'avoir pu empêcher son enfant d'être abusé par son grand-père. Le coupable est le grand-père. Par contre la mère peut se demander pourquoi elle n'a « rien vu ». Là est sa responsabilité. Mais elle n'a pas souhaité que l'inceste se fasse, elle n'est pas à l'origine de l'abus.
Il est difficile d'accepter notre impuissance face aux événements de la vie qui nous sont douloureux. Le sentiment de culpabilité est utilisé, je crois, pour nous donner l'impression de contrôler cette réalité douloureuse et de nous donner l'illusion de pouvoir empêcher ce qui nous est douloureux.
Nous devons différencier l'état de victime et la posture de victime
N'importe qui peut être à un moment de sa vie adulte victime de quelqu'un, de quelque chose, parce qu'il n'a pas souhaité le vivre.
Une posture intérieure sous-entend « comment je me positionne par rapport à la vie, aux autres ».
La posture de victime installe la personne dans la non-responsabilité de ses choix et des conséquences de ses choix.
Elle créée une dépendance à un persécuteur. En effet, pas de victime sans bourreau/persécuteur/coupable. Et elle attend un sauveur. Et nous sommes alors dans le fameux triangle de Karpman. Un cercle vicieux. Car la réparation ne peut pas provenir du présent. La réparation ne peut venir que de la personne elle-même. D'où une déception, une colère, des reproches, et l'enfant victime devient l'enfant persécuteur.
Tant que l'enfant blessé/victime en soi refuse de se séparer de sa blessure et de passer à autre chose, c'est la blessure qui orientera et influencera ses décisions, ses choix, ses comportements, ses relations...
L'adulte restera immature dans ses attitudes, dans son regard sur les événements. Il projettera sur les autres sa blessure et son attente de reconnaissance et de réparation. Et cherchera des partenaires pour rejouer sa blessure tout en espérant la guérir.
Or, la vie nous demande de nous réparer seul, de prendre en charge l'enfant que nous avons été. Et comme cela n'arrivera pas, cela créera de la souffrance. Encore un cercle vicieux.
Tant qu'on refuse la responsabilité de son monde intérieur, que l'on reste victime, il est impossible de remettre en question ses réactions, ses comportements. Puisque c'est à cause de l'autre que nous sommes ainsi, que nous agissons comme cela. Aucune possibilité de changement et par conséquent aucune possibilité de ne plus souffrir.
Qu'est-ce qui fait qu'on accepte à un moment de renoncer à son statut de victime en attente de reconnaissance et de réparation par l'autre, à l'accueil de la détresse, du sentiment de solitude, d'abandon que l'on aura pu vivre ? Je ne sais pas. L'âme décide d'expériences pour son évolution, mais l'être humain qui l'incarne utilise son libre arbitre et décide de suivre ou non le plan prévu.
Accepter sa part de responsabilité pour transformer sa réalité
Pour conclure, je considère que dans tout événement que je vis, je participe à la manifestation de cet événement.
En acceptant ma part de responsabilité, je me donne la possibilité de transformer ma réalité.
En effet, en me demandant en quoi je suis responsable de ce que je vis, je rencontre les mémoires en moi qui ont déterminées ces expériences. Car l'énergie qui m'habite impacte l'énergie du monde.
Alors en remettant en mouvement l'énergie figée - la mémoire -, je me permets un ajustement intérieur bénéfique et je transforme ma relation énergétique avec le monde extérieur.
Accepter la responsabilité de nos blessures, de s'occuper de la victime en nous, permet de trouver l'apaisement, une liberté perdue.
Je m'offre ainsi des expériences plus satisfaisantes, répondant à mes envies, mes désirs, mes besoins.
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La justice des hommes fait la distinction concernant l'intention c'est-à-dire que je peux être considéré comme responsable d'un événement mais pas coupable car je ne l'ai pas souhaité. Par exemple : j'ai commis un accident de voiture parce que je me suis endormi au volant ; je suis donc responsable de la perte du contrôle de mon véhicule mais pas coupable par l'absence d'intentionnalité.
Le Petit Larousse dit qu'être coupable c'est être à l'origine d'une faute, d'un mal. Donc il y a l'intention de nuire.
J'ai pu constaté dans ma pratique qu'il est souvent difficile d'accepter de ne plus se sentir coupable. On peut se sentir coupable alors que nous ne sommes pas responsable directement. Et on refait alors le film : « et si....et si...et si... ». Et si j'avais pu empêcher cela d'arriver ! Comme une mère qui se sent coupable de n'avoir pu empêcher son enfant d'être abusé par son grand-père. Le coupable est le grand-père. Par contre la mère peut se demander pourquoi elle n'a « rien vu ». Là est sa responsabilité. Mais elle n'a pas souhaité que l'inceste se fasse, elle n'est pas à l'origine de l'abus.
Il est difficile d'accepter notre impuissance face aux événements de la vie qui nous sont douloureux. Le sentiment de culpabilité est utilisé je crois pour nous donner l'impression de contrôler cette réalité douloureuse et de nous donner l'illusion de pouvoir empêcher ce qui nous est douloureux.
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Nous devons différencier l'état de victime et la posture de victime.
N'importe qui peut être à un moment de sa vie adulte victime de quelqu'un, de quelque chose. Parce qu'il n'a pas souhaité le vivre.
Une posture intérieure est comment je me positionne par rapport à la vie, aux autres.
La posture de victime installe la personne dans la non responsabilité de ses choix et des conséquences de ses choix.
Elle créée une dépendance à un persécuteur. En effet, pas de victime sans bourreau/persécuteur/coupable. Et elle attend un sauveur. Et nous sommes alors dans le fameux triangle de Kartman. Un cercle vicieux. Car la réparation ne peut pas provenir du présent. La réparation ne peut venir que de la personne elle-même. D'où une déception, une colère, des reproches et l'enfant victime devient l'enfant persécuteur.
Tant que l'enfant blessé/victime en soi refuse de se séparer de sa blessure et de « passer à autre chose », c'est la blessure qui orientera/influencera ses décisions, ses choix, ses comportements, ses relations...
L'adulte restera immature dans ses attitudes, dans son regard sur les événements. Il projettera sur les autres sa blessure et son attente de reconnaissance/réparation. Et cherchera des partenaires pour rejouer sa blessure tout en espérant la guérir. Mais comme la vie nous demande de nous réparer seul, de prendre en charge l'enfant que nous avons été, cela n'arrivera pas et créera de la souffrance. Encore un cercle vicieux.
Tant qu'on refuse la responsabilité de son monde intérieur, que l'on reste victime, il est impossible de remettre en question ses réactions, ses comportements. Puisque c'est à cause de l'autre que nous sommes ainsi, que nous agissons comme cela. Aucune possibilité de changement et par conséquent aucune possibilité de ne plus souffrir.
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Qu'est-ce qui fait qu'on accepte à un moment de renoncer à son statut de victime en attente de reconnaissance et de réparation par l'autre, à l'accueil de la détresse, du sentiment de solitude, d'abandon que l'on aura pu vivre ? Je ne sais pas. L'âme décide d'expériences pour son évolution mais l'être humain qui l'incarne utilise son libre arbitre et décide de suivre ou non le plan prévu.
Pour conclure, je considère que dans tout événement que je vis, je participe à la manifestation de cet événement.
En acceptant ma part de responsabilité, je me donne la possibilité de transformer ma réalité.
En effet, en me demandant en quoi je suis responsable de ce que je vis, je rencontre les mémoires en moi qui ont déterminées ces expériences. Car l'énergie qui m'habite impacte l'énergie du monde.
Alors en remettant en mouvement l'énergie figée (la mémoire), je me permets un ajustement intérieur bénéfique et je transforme ma relation énergétique avec le monde extérieur.
Accepter la responsabilité de nos blessures, de s'occuper de la victime en nous, permet de trouver l'apaisement, une liberté perdue.
Je m'offre ainsi des expériences plus satisfaisantes, répondant à mes envies, mes désirs, mes besoins.